fr-736 Mon enfant a eu le COVID19. Quelles sont les sequelles possibles
En cette période de pandémie, tous ceux qui sont en charge d’enfants doivent penser à cette possibilité, certes pas fréquente en terme de statistique (5/100.000 cas d’enfants confirmés comme positifs) mais qui concerne un nombre absolu d’enfants certainement non négligeable compte tenu du nombre très important des enfants infectés par la Covid.
La Haute Autorité de Santé française (HAS) rapporte en effet 826 cas entre le 2 mars 2020 et le 26 décembre 2021 dont 745 directement liés à une infection Covid.
On rapporte une récente augmentation du nombre de diagnostics . Au 31 janvier 2022, 177 enfants sont hospitalisés pour Covid 19 dans les hôpitaux israéliens avec 17 formes graves (PIMS).
Compte tenu de la gravité potentielle de cette affection, la mortalité est faible mais la gravité est réelle. Elle peut être réduite considérablement par deux types d‘action.
- La précocité du diagnostic : en cette période de pandémie tous ceux qui sont en charge d’enfants : parents, familles, enseignants, médecins et « paramédics » et autres doivent être vigilants et doivent savoir penser à cette éventualité d’après une grande variété de signes cliniques et biologiques
- L’analyse des signes cliniques
- Une fièvre supérieure à 38°5 persistante et résistante aux traitements. Au delà de quatre jours, le PIMS (ou le Kawasaki) doivent être certainement évoqués
- Des adénopathies cervicales significatives et non purulentes
une cheilite sèche et une sécheresse des lèvres fissurées, énanthème buccal et pharyngite, - Une éruption cutanée ressemblant à la rougeole ou à la scarlatine avec certaines localisations plus évocatrices (tronc, membres , visage et régions périnéales, les paumes des mains avec desquamation au cours de l’évolution et plantes des pieds )
- Une irritablilité et toute une série de signes possibles tels des signes digestifs (douleurs, diarrhée, vomissements), des arthralgies, des signes neurologiques et méningés, des signes cardiovasculaires
- Ces signes doivent faire penser au diagnostic de PIMS/Kawasaki. On doit considérer la possibilité d’une myocardite ou d’une péricardite et d’atteintes coronaires possibles avec des examens qui doivent être proposés.
- Ces examens sont :
- biologiques à la recherche de critères d’infection et d’inflammation et enzymes cardiaques
- cardiologiques : à la recherche d’un électrocardiogramme surtout échocardiographie Doppler qui établira rapidement le diagnostic cardiaque éventuel.
Tout ceci est apparemment bien inquiétant quand tous les signes sont présents ce qui n’est heureusement pas toujours le cas, mais des signes dégradés ou fragmentaires risquent de retarder le diagnostic.
Il faut se rappeler qu’une fièvre prolongée résistante après quatre jours associée à deux des signes énoncés doit être considéré comme PIMS jusqu’à preuve du contraire, preuve affirmée par un médecin spécialiste
Qu’on soit parent ou médecin (ou les deux…), il faut savoir faut penser à l’éventualité du diagnostic de PIMS dans ce contexte épidémique pour orienter dès que possible l’ enfant ou son patient vers les centres adaptés.
Il faut y penser même si l’ensemble des signes n’est pas présent.
Il faut y penser même si l’affection initiale paraît être bénigne. Il faut y penser même si la contamination et la guérison sont derrière l’enfant et sa famille et datent de deux à six semaines.
Il faut y penser pour pouvoir agir vite ! :
- La rapidité de la mise en œuvre des traitements disponibles et adaptés est une condition majeure pour prévenir l’apparition et le développement des formes graves et pour obtenir une régression ad integrum des signes cliniques, généraux, neurologiques et cardiologiques
- Un autre moyen de prévenir les formes graves est la vaccination évidemment indispensable chez tout enfant présentant des comorbidités mais conseillée par les sociétés de pédiatrie chez l’ensemble compte tenu de la gravité potentielle, non obligatoire et réalisée à la demande des parents qui souhaitent exclure tout risque de forme grave (heureusement rare), de complications encore inconnues qui pourraient atteindre leur enfant ou de ce qu’il est convenu d’appeler « COVID long » encore bien méconnu.